Mes 3 fois 3 maîtresses du ramadan
J’ai décidé de fêter mes trois ans de carrière. Trois, un chiffre mythique dans ma vie. Je suis né en 83, j’ai cessé de niquer mes petites cousines derrière notre cuisine, et dragué pour la première fois une vraie nana – c’est-à-dire qui n’est pas ma cousine, à 3 ans – coucou, Miriam, je suis toujours célibataire, et toi, hein, écris-moi sur Facebook -, mon père, en mourant, avait laissé 3 veuves et 9 maîtresses, c’est-à-dire 3 fois 3 maîtresses, je laisserai en mourant, pour honorer sa mémoire, 9 veuves et 27 maîtresses, 3 fois 3 fois 3 maîtresses donc, chacune de ces femmes me fera 3 enfants, je trompe mes copines 3 fois au moins avant d’avoir la gentillesse de les plaquer pour la nouvelle, j’ai connu ma première déception amoureuse à neuf ans, 3 fois 3 ans, j’ai terminé mon premier roman en 3e, mon pays le Togo a accédé à son indépendance un 27 avril, 3 fois 3 fois 3, et son actuel président a 333 copines déclarées, le nom du capitaine Sanogo a trois syllabes, Sa-no-go – là, je m’en fous ! … Le chiffre 3, une énigme dans ma vie !
J’ai, donc, décidé de célébrer mes trois ans de carrière. Trois ans bientôt que j’ai sorti mon premier livre en France et créé mon premier blog, le 24 juillet 2009. Trois ans de carrière, quatre livres, deux prix littéraires, plus de deux cents billets de blog ! C’était pas gagné d’avance, et j’ai décidé de m’éclater avec des amis, et surtout certaines filles maliennes, des amies, des voisines, des étudiantes, des camarades de classe, des ex… celles-là qui, inconsciemment, m’ont inspiré des nouvelles et des billets de blog, mais qui ont tellement pour la plupart d’entre elles horreur de la lecture qu’elles ne m’ont jamais lu, et ne savent pas, les pauvres, toutes les paillardises que je dégueule sur elles à longueur de texte. Cette fête sera la leur, sans elles, mes textes seraient aussi pauvres qu’une poche du treillis du capitaine Sanogo avant le 22 mars 2012.
Je me suis retrouvé, ce matin, après plus de vingt invitations, avec rien que des réponses négatives, mes invitées déclinant l’offre. Même Safiatou, cette étudiante loufoque que j’avais eue en 2011, aussi lubrique qu’elle avait durant l’année universitaire couché avec plus de la moitié des profs qui intervenaient dans sa classe, et qui m’avait inspiré une nouvelle dont je ne vous donne pas le titre et que vous trouverez en relisant un par un tous les billets de mes deux blogs – c’est un ordre, mes chers -, même la super avaleuse Safiatou, qui depuis le lendemain de son quatrième anniversaire n’a jamais raté une partie de boîte du samedi soir, Safiatou qui aime tellement les bamboulas qu’elle fête au moins cinq fois son anniversaire chaque année, ce qui est d’ailleurs normal comme elle possède plus de cinq actes de naissance qu’elle change en fonction des coups louches qu’elle joue aux vieux touristes blancs de Bamako, Safiatou la folle aussi a décliné mon invitation. Safiatou qui refuse une invitation à s’éclater, c’est comme Faure Gnassingbé qui reste pendant trois jours sans draguer. Anormal. Impossible.
Ce fut l’invitation de Djénéba, la bonne sénégalaise de ma voisine, Djénéba qui ressemble plus à une Togolaise ou une Béninoise qu’à une Sénégalaise, courte, potelée, musclée comme un lutteur kabyè du Togo, ce fut cette togolo-bénino-sénégalaise de Djénéba donc qui me vendit la mèche, les filles refusaient mon invitation à cause du jeûne du ramadan qui commence demain, T’es fou toi, hein, Dave, tu crois qu’une seule fille musulmane va accepter ton invitation durant cette période, hein, même les putes de ce pays ne travaillent pas durant le ramadan, tout le monde est saint, tout le monde jeûne, personne ne fait de cochonneries, tu seras obligé d’aller faire venir une de tes courtes sœurs mécréantes-là du Togo, sinon tu vas passer un mois au pain sec, avec un lit vide, hi hi hi.
Ramadan encore, ramadan déjà, Dieu des ramadans ! Le mois qui fait de toutes les musulmanes maliennes des filles normales, bien éduquées, ayant horreur, du moins durant la journée, des jeans plaqués qui laissent entrevoir les fils des strings rouge-jaune-vert et les perles en métal, des décolletés, des mini, des couches pour faire bomber leur derrière – bien sûr qu’elles en portent, des téléphones portables collés aux oreilles appelant Ousmane ou Omar ou Ahmed, ou Victor – un vieux touriste blanc, pour venir les chercher dans un coin de rue, sous un mur, loin des regards suspects… elles vont jouer aux filles sérieuses, décentes et pieuses dans de longs boubous, dégoûtantes à force de cracher n’importe comment, qui ne vont plus se déhancher devant les groupes d’hommes qu’elles dépassent, qui ne vont plus envoyer des sms pour demander vingt-cinq mille francs pour leur basin à porter au mariage du dimanche, comme il n’y pas de mariage durant le mois de ramadan, qui ne vont plus accepter se faire niquer pour un paquet de mèches brésiliennes pour la boîte le samedi soir, comme il n’y a pas de boîte durant le mois de ramadan, qui ne vont plus tromper leurs maris restés au boulot à une heure tardive de la nuit avec des Togolais et des Ivoiriens goinfrés de viagra, comme tous les hommes rentrent chez eux à seize heures pour préparer la rupture du jeûne, qui ne vont plus cocufier leurs imaginaires fiancés en Espagne ou en France – elles prétendent toutes en avoir – avec leurs professeurs pour des notes, comme il n’y a même plus de classes… Terre et Ciel, Ramadan, rends-nous nos filles !
Je sens déjà, aïe, que je vais encore passer tout un mois de calvaire à aller à l’église, comme c’est là seul où je pourrai trouver, durant ramadan, des filles qui ne jeûnent pas, qui ne font pas semblant durant un mois d’être ce qu’elles ne sont pas durant onze mois, mais là non plus ce n’est pas la joie, parce que je ne le dirai jamais assez, j’ai l’impression que les Maliennes choisissent leur religion en fonction de leur beauté, toutes les Maliennes musulmanes sont belles et toutes les chrétiennes laides, tu rentres dans une église à Bamako et tu te crois au Togo ou au Bénin, rien que des Sogolon, ou ce sont peut-être les parents maliens qui sont à l’origine de ce crime contre la laïcité, quand ils font des filles laides, ils leur demandent d’être des chrétiennes, une manière de se débarrasser d’elles, comme ils ne pourront pas les marier avant seize ans, une petite fille laide n’attirant personne.
Et avec ces étrangères des églises… ces Camerounaises, Togolaises, Tchadiennes, Gabonaises, Centrafricaines, Ivoiriennes… grrrrrrr, fasse Dieu que je ne tombe plus cette année, comme l’année passée, sur une fille aussi collante que Lydie de l’année passée qui m’avait causé tout un malheur à la fin du ramadan, quand j’avais voulu me débarrasser d’elle pour retourner à mes vraies filles qui avaient terminé leur jeûne. Cette étudiante centrafricaine de vingt-deux ans, que j’avais choisie dans une église juste pour m’aider à passer le long mois du ramadan, m’avait fait, à la fin de notre contrat, arrêter par la police malienne, parce qu’elle ne voulait pas rompre, elle avait, disait-elle, commencé m’aimer sérieusement – la nausée, mon Dieu !, avait laissé son fiancé pour moi, avait trop dépensé pour moi, avait, pendant un mois, séché des cours pour moi…
Je fus libéré après une semaine de détention, après avoir payé une amende de cent cinquante mille francs à la police, histoire de permettre aux policiers de profiter de la débandade des jeûneuses, parce que, faut pas faire, après le ramadan c’est le ramdam, les filles se rattrapent, elles retournent aux jeans plaqués qui laissent entrevoir les fils des strings rouge-jaune-vert et les perles en métal, aux décolletés, aux mini, aux couches pour faire bomber leur derrière, aux téléphones portables collés aux oreilles appelant Karim ou Salif ou Kader, ou Yves – un vieux touriste blanc, pour venir les chercher dans un coin de rue, sous un mur, loin des regards suspects… en attendant le prochain ramadan.
PS: En bonus sur mon autre blog:
Ma guerre de Troie, euh… du ramadan aura lieu
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