Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux (treizième partie)

29 décembre 2014

Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux (treizième partie)

Perles Bin-bin autour des hanches d'une fille (Crédit image: www.xibaaru.com)
Perles Bin-bin autour des hanches d’une fille (Crédit image: www.xibaaru.com)


Les perles bin-bin rapprochent les fiancées des déesses

Pendant une demi-heure, K2 réfléchit à la proposition de la famille Sylla. Il était sûr d’une chose, et l’adage qui stipule que même un noyé on le lave avant de l’enterrer l’exprime si bien, ce n’est pas parce qu’on a été trompé par une femme qu’on ne doit plus en prendre une autre. Au contraire. Il faut en prendre une plus jeune, plus claire de teint, plus ronde devant et derrière… pour montrer à l’infidèle que c’est seule l’imprudente qui n’est jamais allée au Cameroun qui se targue d’avoir les plus grosses fesses au monde.

Il pensa également, Kader Konaté, que ne pas accepter cette minette qu’on lui proposait en remplacement de la barbaque « Espace Schengen », c’était retourner vers ses deux premières femmes, si, bien sûr, les deux vieux bibelots qui en jouaient le rôle pouvaient encore être, par indulgence, appelées femmes, elles qui n’avaient désormais de féminin que les prénoms, tout trait pouvant faire d’une femme une femme ayant depuis longtemps disparu sur elles.

Et, Allah lui était témoin, K2 n’avait plus aucune envie, alors aucune, d’aller manger les plats de ces vieilleries, des plats aussi fades que la langue d’un chien mort tartinés de la morve de leurs incomptables rejetons, passer, ô sacrilège, la nuit dans leur lit moite de leurs sueurs de ménagères analphabètes fatiguées, de l’urine jaunie de rachitisme de leurs enfants mal nourris, et, pire, astafourlai, remplir avec elles son devoir nocturne d’époux ! Autant aller s’accoupler avec de vieilles morues ghanéennes rejetées par les vagues mouvantes de la prostitution juvénile sur les côtes d’un bar libanais pour ouvriers sans le sou.

Après toutes ces réflexions, il se leva et commença sa décision par un dicton : « C’est autour de l’étable où il a laissé une partie de ses poils des couilles que le bouc rôde plus souvent. » Il fit savoir, sans détour, que oui, il acceptait la proposition de la famille Sylla, qu’il acceptait de prendre Alimata en remplacement de sa cousine Matou, qu’il acceptait de rembourser la dot payée par l’immigré Daouda Dembélé, qu’il acceptait de payer les cinq cent mille francs de rallonge, qu’il promettait même, comme bonus, en cas de bon comportement de sa future femme, inch Allah, un pèlerinage à la Mecque à son nouveau beau-père Madou Sylla.

Personne dans l’assistance ne tenait plus sur place quand il finit de parler, tout le monde s’étant levé pour l’applaudir. Le griot Kouyaté, dans les nues, calculant déjà en tête la commission de négociateur qu’il percevrait sur la transaction, voulut chanter la geste de la famille Konaté, mais on lui demanda de le boucler, son groin de griot dévalué, parce qu’il faisait déjà nuit et qu’il fallait rapidement faire venir la mariée pour la présenter à son futur mari.

Un émissaire fut sur-le-champ envoyé à la maison de Madou Sylla pour amener Alimata et sa mère. On ne les faisait, bien sûr, pas venir pour demander leur avis. Ah ça non ! Ce n’étaient que des femmes. On voulait juste présenter à Alimata son futur mari, et faire un clin d’œil à sa mère de daigner rapidement faire une autre fille pour remplacer celle-là, afin que puisse se perpétuer le cycle des dots à percevoir.

Alimata arriva, une heure plus tard, suivie de sa mère, habillée d’une robe moulante en basin, la tête couverte d’un foulard. Son habillement pas très léger n’occultait en rien son teint clair encore plus éclatant sous les derniers rayons que dardait le soleil palissant. Aussi agile qu’une vierge allant à son premier rendez-vous, elle se recroquevillait devant chaque personne à saluer, prenait la main qu’on lui tendait en baissant la tête, et murmurait d’une voix plus suave qu’une bouchée de sauce gombo à la viande de porc : « Que la paix d’Allah soit sur vous.»

Kader Konaté, qui était la dernière personne à saluer, eut ainsi le loisir d’admirer le derrière de la jeune fille dessiné dans la robe moulante. Chaque fois qu’elle s’accroupissait pour saluer, la robe ressortait les deux grosses boules qu’elle balançait derrière elle, dessinait les traces d’un slip provocateur à la limite du string et quatre rangées de perles gros grains bin-bin arme de destruction massive des femmes sénégalaises.

Et quand ce fut son tour d’être salué, que la jeune fille, la tête baissée, s’accroupit devant lui, Kader Konaté, lançant un coup d’œil furtif à travers sa robe, perçut deux gros seins fermes comme ceux d’une jeune vodousi togolaise, il conclut, au fond de lui-même, qu’il n’y avait plus aucun doute, c’était avec cette fille qu’il allait écrire son premier livre, son premier best-seller ayant pour titre : « Les Milles et une nuit maliennes. »

A suivre…

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Commentaires

David Kpelly
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It's on!

Elom
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La suite, la suite, la suite...

Augustin
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hâte de lire la suite...

renaudoss
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Non sérieux j'aime trop tes descriptions quoi! En attendant, vite la suite