Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux (Seizième partie)

10 février 2015

Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux (Seizième partie)

Boîte de nuit (Crédit image: www.senenews.com)
Boîte de nuit (Crédit image: www.senenews.com)

Un bon mari, ça va en boîte de nuit

Kader Konaté, étonné, sursauta. Lui, en boîte de nuit ? Benyamin Netanyahu, dans un long boubou, la tête voilée, priant dans une mosquée wahhabite en Arabie saoudite, aurait été dix fois moins incongru que lui, Kader Konaté, se déhanchant dans une boîte, entouré d’une foule d’adolescents surexcités par leur libido naissante.

Posément, en passant les doigts dans les cheveux d’Alima, il lui expliqua qu’il l’aimait, qu’elle savait très bien qu’il l’aimait et était prêt à tout faire, tout tenter pour lui faire plaisir, mais, sincèrement, il fallait qu’elle oublie cette histoire d’anniversaire en boîte de nuit. Il lui fêterait son anniversaire à la maison, devant le nombre d’invités qu’elle voulait. Mais en boîte, non.
La jeune fille fit une moue montrant qu’elle était complètement dégoûtée par la méchanceté de son mari qui ne voulait pas lui faire plaisir, le premier plaisir qu’elle lui demandait depuis leur mariage, alors qu’elle faisait tout, chaque jour, et surtout chaque nuit, elle caressait tout, suçait tout, écartait tout, remuait tout, avalait tout, tout pour lui faire plaisir… Non, elle était vraiment dégoûtée, elle ne savait pas que c’était ainsi que les hommes étaient méchants.

K2, au bord des larmes, la serra contre lui, lui expliqua que ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas lui faire plaisir, mais c’était juste le lieu où elle proposait de fêter l’anniversaire qui ne lui convenait pas. Il lui précisa que la dernière fois où il était parti en boîte de nuit, ou ce qui en tenait lieu à l’époque, il ne se souvenait même plus, cela devait faire au moins quarante ans. Il était jeune. C’était l’époque où la boîte de nuit était un enclos de branches de palmiers monté à la hâte, où le DJ était celui qui acceptait d’amener dans la boîte, dans l’enclos, sa radio cassette quatre piles, où la durée de la soirée dépendait de la résistance des piles, puisque tout s’arrêtait une fois que les piles n’arrivaient plus à tourner les cassettes, où les chansons en vogue étaient : « C’est malheureux mon associé, tu m’as déçu oh mamaaaaaaaaa, en amour il ne faut jamais tricher hooooooooo » et « Sweet mother, i no go forget you, for this suffer you suffer for me yéééééé… » C’était loin. Très loin. Non, il ne pouvait pas aller en boîte.

Alima se fâcha, se dégagea des bras de son mari, tourna la face contre le mur, et commença à chanter des chansons où elle se disait une petite fille amoureuse d’un homme qui ne l’aimait pas, que si elle avait su que ce monsieur qui lui était paru si gentil le jour où elle l’avait vu pour la première fois était si méchant elle n’allait jamais accepter de l’épouser, que tous ses amis lui avaient dit de s’enfuir et ne jamais accepter cet homme mais elle ne les avait pas écoutés, qu’elle voyait maintenant les conséquences, qu’elle avait envie de se suicider…

L’inspecteur des impôts se rappela ce proverbe : « On ne prive pas d’eau un arbre qui donne de bons fruits. » Cette fille le rendait heureux. Ce n’était pas à cause d’une ou deux heures à passer en boîte de nuit qu’il allait la contrarier, la décourager dans son élan de femme sublime. Il la reprit dans ses bras, essuya les deux filets de larmes serpentant sur ses joues, et lui murmura : « Comme tu veux, ma chérie, tes désirs sont des ordres, on ira fêter ton anniversaire en boîte de nuit. » Alima poussa un grand cri de joie, fit, svelte, une brusque acrobatie, se retrouva écartée sur son mari, donna deux grands coups de reins en applaudissant et en criant « Merci mon mari, merci mon mari… » . K2 se sentit raide, tout raide, et avala une gorgée chaude de salive. Qu’Allah soit loué dans sa Miséricorde, Lui qui met les raideurs où il faut au moment où il faut. Amina.

Le lendemain, jour de shopping. Il fallait acheter les habits de la boîte. Alima choisit une petite robe courte et des escarpins d’une dizaine de centimètres. La mode. Kader Konaté voulut acheter une veste, mais la jeune femme, en riant, lui fit savoir que c’était trop ringard, aller en boîte de nuit en veste, que même les Mauritaniens et les Nigériens ne faisaient plus ça, qu’il lui fallait porter un jean plaqué et un body bien moulant pour faire choco. K2 faillit s’écrouler de stupeur en s’imaginant en jean et body… dans une boîte de nuit.

A suivre…

Partagez

Commentaires

Guillaume
Répondre

Noooooooooooooooooooon, Dieu te bénisse David !

"Le premier plaisir qu’elle lui demandait depuis leur mariage, alors qu’elle faisait tout, chaque jour, et surtout chaque nuit, elle caressait tout, suçait tout, écartait tout, remuait tout, avalait tout, tout pour lui faire plaisir…"

"Alima poussa un grand cri de joie, fit, svelte, une brusque acrobatie, se retrouva écartée sur son mari, donna deux grands coups de reins en applaudissant et en criant « Merci mon mari, merci mon mari… » . K2 se sentit raide, tout raide, et avala une gorgée chaude de salive. Qu’Allah soit loué dans sa Miséricorde, Lui qui met les raideurs où il faut au moment où il faut. "

Hahahahahahahahahahahahahahaha... Trop top.

La suite vite vite vite...

Guy Muyembe
Répondre

J'imagine les dégâts que ça va causer

Jean
Répondre

Mes respects grand frère. la suite..................

renaudoss
Répondre

K25 n'a rien vu encore! ce n'est pas joli go choco il veut? Il va trouver même! (ça va être chaud en boite, ou bien? La suite)

Jacques ANANI
Répondre

Que le monde serait fade sans les artistes comme toi. Merci

jean pierre
Répondre

Salut David,
j'espère que tu vas bien. Euh c'est juste que ton long silence nous inquiéte déja.
JP