CAN 2012, tout se joue au lit !
Je suis horripilé. Cette Coupe d’Afrique des Nations est d’une insolence inouïe. Je rejoins le célèbre chroniqueur humoriste Mamane de la Radio France internationale qui fait dans sa chronique du lundi 23 Janvier 2012 un rapprochement entre cette CAN et les révolutions arabes de 2011, notamment celles de la Tunisie, de l’Egypte et de la Libye. Cette CAN est vraiment une CAN sans les présidents fondateurs. Tout comme l’on ne pouvait imaginer un sommet de l’Union africaine en 2012 sans Moubarak, sans Ben Ali et surtout sans Mouammar Kadhafi et ses coups de théâtre de mégalo, il était impossible d’imaginer une Coupe d’Afrique des Nations sans le Nigéria, l’Egypte, l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, et surtout le Cameroun avec ses maillots fantaisistes ! Une CAN sans Samuel Eto’o, mes fétiches !
Le comble de la cocasserie, c’est que les petits révolutionnaires d’équipes présentes s’obstinent à hurler « Dégagez » aux présidents fondateurs entêtés qui n’ont pas voulu dégager durant les éliminatoires, les Paul Biya, les Blaise Compaoré, les Wade et autres Mugabé du football. La Zambie qui a mis à genoux le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le plus grand favori du tournoi, qui a peiné devant le tout petit et inconnu Soudan, la Tunisie qui fatigue, hypnotise et abat le grand Maroc !
Du coup, ce sont les grandes stars annoncées qui ne sont pas au rendez-vous. Mamadou Niang invisible durant son match contre la Zambie, Didier Drogba, Salomon Kalu, Gervinho, Kader Keita éclipsés par de jeunes Soudanais aux noms inconnus, Marouane Chamakh et Youssef Hadji passés inaperçus devant de teigneux jeunes Tunisiens ! Non, cette CAN est d’une trop grande impolitesse.
Et nos super stars, médiatisés jusqu’au seuil de la provocation, se sentent frustrés, malheureux, surtout devant les incessantes questions de ces journalistes aussi taquins que des singes de conte. Ne les laissons pas seuls face à leur pétrin, nos stars loosers, faisons-leur grâce, et rendons leur hommage. Pas facile, ce qu’ils doivent subir comme honte et mépris devant les caméras, sous les sunlights, mais, euh, oui, aussi, au lit.
Le lit ! L’un des plus grands enjeux du foot ! Fort des expériences, des solides expériences acquises durant ma carrière passée d’attaquant dans l’équipe de mon quartier, je peux causer du potentiel féminin que le foot peut vous larguer dans votre lit à chaque match gagné. Disons que je peux me vanter d’avoir eu une carrière d’attaquant acceptable, appréciable, à peu près géniale. En une cinquantaine de sélections dans l’équipe de mon quartier, j’ai marqué trois buts, dont un sur pénalty et deux contre mon propre camp, tiré une centaine de fois au but adverse avec plus de quatre-vingt-dix tirs non cadrés et presque cinq à peu près cadrés, écopé de trente-trois cartons rouges pour avoir voulu marquer de la main – je suis l’héritier de Maradona et l’ancêtre de Thierry Henri. Donc, cette belle et riche expérience me permet d’affirmer, confirmer ma théorie, le foot et les nanas, c’est lié. Une belle prestation sur le stade vous permet de mettre en confiance votre gonzesse dans les tribunes installée, parmi ses copines. Et à chaque drible, à chaque prouesse, à chaque but, sous les hourras du public vous glorifiant, elle se la joue, exulte, confirme que vous êtes son bébé, c’est-à-dire son bébé à elle-même, que vous êtes fou d’elle, que vous la demandez toutes les nuits en mariage, qu’elle vous gère, vous guide comme une marionnette… Et les copines, rongées de jalousie, mortes d’envie, cherchent par tous les moyens à vous arracher pour la lui boucler. Après le match donc, quand tout le stade n’a que votre nom sur les lèvres, eh bien, à vous de faire rêver, à votre tour de jouer, à votre tour de plonger…
Vous en avez dans les draps à chaque victoire, Terre et Ciel ! Croyez l’ancien talentueux attaquant que je suis ! Des belles, des moins belles, des pas-si-belles-que-ca, des ca-peut-aller, des presque-vilaines, des vilaines, des un peu-trop-vilaines, des trop-vilaines, des mignonnes, des jeunes, des fiancées, des semi-fiancées, des mon-fiancé-est-en-France-mais-il-me-call-plus, des j’ai-un-enfant-mais-j’ai-pas-épousé-son-papa, des tu-me-vois-comme-ça-j’ai-trente-ans-mais-tu-peux-pas-savoir… Vous avez toutes les catégories de pétasses du meilleur des mondes possibles dans vos bras à chaque victoire ! Il m’a été une fois conté que notre président avait voulu faire carrière dans le foot, avant que son père ne le contraigne à le remplacer sur le fauteuil présidentiel après sa mort. Normal, le jeune prégo savait ce qu’il visait dans le foot.
Mais la peste, si vous osez perdre un match. Vous êtes peste ! Et c’est justement ce qu’ils sont actuellement avec cette CAN rebelle, nos super stars médiatisés du ballon rond. Des pestes pour leurs minettes. Et en ex attaquant talentueux auteur en cinquante sélections de trois buts dont un penalty et deux contre son propre camp, je sais ce que doivent subir mes compères au lit après les matches.
Mamadou Niang : Ah, Ramatou, je te dis que je suis mort là où je suis, tout mon corps me fait mal, viens, s’il te plaît, me masser, ma chérie, viens faire des câlins à ton gros doudou. Allez, viens dans mes bras.
Ramatou : Euh, écoute Mamadou, laisse-moi tranquille et concentre-toi sur ton second match, t’as pas pu marquer un but pour me faire honneur et t’es là à conter ces romans à l’eau de rose. Tu te rends compte de la honte que tu m’as foutue devant mes copines, hein. Elles étaient là, juste à côté de moi, en train de se moquer de moi. Chiant, très chiant, Mamadou, comme tu peux être nul.
Mamadou Niang : Mais Ramatou, sois sérieuse, ils étaient trop rapides, les Zambiens, ils arrêtaient pas de courir un peu partout sur le terrain, c’est terrible, ce qu’ils ont fait, j’avais la nausée et je pense que…
Ramatou : Ecoute, Mamadou, me dis pas que ces Zambiens-là qui jouent même pas en France ont pu t’empêcher de marquer au moins un seul but pour me faire honneur, tu sers à quoi si tu peux pas marquer devant cette petite équipe de Zambie, hein !
Mamadou Niang : Ecoute, ma petite puce de…
Ramatou : La ferme, paresseux, va au diable, et aux putes, pendant qu’on y est ! Paraît que ça coûte pas trop cher ici, les parties fines. Va t’en taper une et laisse-moi tranquille, maladroit pas même fichu de marquer un but à la Zambie.
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