Blaise Compaoré lave plus blanc

11 mars 2012

Blaise Compaoré lave plus blanc

C’est fou, comme les Africains peuvent être des provocateurs ingrats ! Dire que parmi tous ces hommages rendus aux Africaines lors de la célébration du 08 mars, personne, mais alors pas même une seule plume indiscrète, n’a rendu hommage à nos mères de la nation, ces grandes femmes qui se cachent derrière nos pères de la nation !

Nos premières dames ne sont pas des femmes ordinaires, ce sont des femmes-mythes, des merveilles. C’est bien elles qui ont réussi à plaire aux aspirations les plus profondes, à répondre aux goûts combien raffinés de nos séquoias des forêts tropicales. Et nous devons les louer, ces femmes-dieux, qui inspirent les grands projets de développement, les grandes réalisations, les grandes réformes… aux gardiens de nos destins.

Un classement des trois plus belles femmes de président d’Afrique, pour manifester notre amour incommensurable et éternel à celles qui ont dit oui, ah le grand oui, à nos guides suprêmes.

Bien sûr que par premières dames, il ne faut pas voir ces petites nymphos provocatrices rabat-joies qui conduisent de temps en temps nos pauvres papas présidents dans la tentation, qui se font planquer des moutards qu’elles exhibent sous tous les cieux comme étant des gosses présidentiels. Non, celles-là sont juste des crachoirs qui aident nos bien-aimés chefs suprêmes des armées à éliminer ces crachats impolis qui passent des fois au travers de la gorge, et qu’on dépose n’importe où, juste pour se soulager. Et ils sont partout, ces petits crachoirs, partout où passent nos guides.

Les premières dames sont ces femmes légalement reconnues par nos pères de la nation, celles-là qu’ils ont épousées devant Dieu et devant leurs peuples, qu’ils traînassent et affichent volontiers devant les médias pendant leurs voyages, celles-là dont peuvent librement, mais positivement, parler les journalistes sans craindre des descentes de la police, de la gendarmerie, de l’armée, des agents de renseignements… chez eux à deux heures du matin. Nos chefs d’Etat ont donc de nombreux, de très nombreux crachoirs, mais une seule première dame. Certains, trop jeunes pour avoir une femme, une première dame, sont encore célibataires avec plusieurs crachoirs, Faure Gnassingbé du Togo par exemple.

Soulignons, pour déjà éviter des contestions intempestives dans ce continent aussi riche en contestataires d’élections qu’en enfants de rues, que les dossiers de certaines premières dames n’ont pas été étudiés. Ils n’en valaient pas la peine.

Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-Laurent Gbagbo, n’a pas été retenue parmi les finalistes. Retenir Simone Gbagbo parmi la liste des premières dames les plus belles d’Afrique serait comme retrouver un paralytique sur une feuille de match de football, c’est incongru.

Viviane Vert Wade, la femme d’Abdoulaye Wade, a été aussi écartée de la course. Trop vieille. La jeunesse est l’une des rares richesses qu’il nous reste désormais ici, et si l’on doit classer une femme de quatre-vingts ans – bon Dieu, ce couple est trop vieux ! parmi les femmes les plus belles de nos prégos, grrrrr ! On la classera, prochainement, dans le Top 5 des bibelots africains à ranger au musée. Une Française amoureuse d’un Africain et de l’Afrique pendant six décennies, un trésor de musée.

Grace Mugabe, la femme du président zimbabwéen Robert Mugabe, surnommée par les très mauvaises langues Lady Dis-Grace, a été aussi disqualifiée pour faute lourde. Pas pour son goût immodéré pour l’argent et le luxe, ses prouesses en shoppings en Occident, son faible pour les gros palais, ses compétences et son habileté en détournements de l’argent du diamant zimbabwéen, mais pour ces innombrables et incessantes histoires de cocufiage de son mari qui fleurissent sur elle tous les jours. Ne nous méprenons point, on peut bel et bien cocufier son mari, d’ailleurs plusieurs premières dames le font à nos bien-aimés pères de la nation, même si on emprisonne les journalistes qui osent le dire. Mais cocufier Mugabe, c’est comme donner des coups de matraque à un cadavre, tirer sur une ambulance en Syrie, c’est cruel. Mugabe est très vieux, trop vieux pour encore avoir à supporter les humiliations et meurtrissures d’un cocu. Etre cocu à plus de quatre-vingts ans, c’est la plus grande disgrâce d’un homme. « Est-ce un crime de faire du shopping, hein », s’exclamait-elle à des journalistes ébahis par ses innombrables aller et retour chez les plus grandes marques de la couture française. Non, Belle Grace, ce n’est pas un crime que de faire du shopping, même avec de l’argent du diamant zimbabwéen volé, mais c’est un crime que de tromper le pauvre vieux Mugabe.

Ces pestiférées extirpées de la liste des candidates, le jury, réuni autour d’une théière le 08 mars 2012 à Bamako, a décidé de statuer sur la candidature de trois finalistes, pour le choix de la plus belle première dame d’Afrique : Chantal Biya du Cameroun, Chantal Compaoré du Burkina Faso, Lobo Touré du Mali. Après plus de deux heures de délibérations, le jury a établi le procès-verbal ci-après.

Deuxième dauphine : Chantal Biya, Cameroun, Mention Bien, avec blâme à la perruque

Louée par le journal américain Le Daily Mail comme la première dame africaine la plus glamour, celle qui est surnommée La Lionne du Cameroun pour sa crinière, euh ses cheveux extravagants qu’on remarque toujours avant de la remarquer, est incontestablement l’une des premières dames les plus vues d’Afrique. Tant par son style, que par son engagement dans l’humanitaire. Avec sa Fondation Chantal Biya, reconnue d’utilité publique au Cameroun en 1999, elle est ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO depuis 2008. Dommage, il y a eu ce bouquin provocateur de Bertrand Teyou, La Belle de la république bananière : Chantal Biya, de la rue au palais, qui avait rappelé de très mauvais souvenirs à Chantou Star. L’auteur a été emprisonné pendant un bon bout de temps. On ne rappelle pas à une star de Kamerwood qu’elle vient de la rue, même si des fois, avec sa crinière, elle ressemble effectivement à ces putes d’origine nigériane puant l’eau de Cologne de basse qualité qui animent les boîtes à strip-tease de Yaoundé.

Première dauphine : Lobo Touré, Mali, Mention Très Bien avec blâme au français


Loin des extravagances de Chantal Biya, Lobo Touré est celle-là qu’on peut appeler une femme africaine qui se respecte à travers son habillement. Grands boubous bien brodés avec de très brillants bijoux, calme et posée, de quoi pousser son mari Amadou Toumani Touré à vouloir s’éterniser au pouvoir pour toujours la voir première dame. C’est vrai que des fois son expression française est aussi défectueuse que celle d’une apprentie coiffeuse ayant arrêté les études au cours élémentaire. Mais elle est sage-femme de formation, et une sage-femme, ça n’a normalement pas besoin de savoir parler français comme Rama Yade. Il suffit de dire aux femmes en travail : « Madame, faut pousser, pousser vite vite vite, enfant va sortir et tu vas très content content… »

La Miss, Chantal Compaoré, Burkina Faso, Mention Excellent, avec blâme au mari


Chantal Terrasson de Fougères mariée au président burkinabè Blaise Compaoré depuis 1987 est l’illustration, la vraie, de la beauté de la femme africaine. Balaise, traits arrondis, souriante… Une de ces femmes que le mari africain s’enorgueillit parmi ses amis de bien nourrir, et pour laquelle il est prêt à faire tous les sacrifices, comme assassiner son meilleur ami d’enfance pour devenir président par exemple. Elle évolue aussi, la Chantou, dans l’humanitaire, notamment avec sa fondation Suka créée depuis 1999 spécialisée dans la prise en charge des enfants défavorisés. Elle lutte aussi contre le Sida à travers Synergies africaines. Mais les Burkinabè, casse-couilles, n’ont jamais été convaincus par cette débauche de générosité venant d’une femme dont le mari est très loin d’être une référence. Peut-être qu’elle pourrait bien gagner en estime en créant une commission d’enquête sur la mort de Thomas Sankara et de Norbert Zongo, ou une fondation de prise en charge des victimes du règne sanguinaire de son dictateur de mari.

 

Titre inspiré du titre “Hollywood lave plus blanc” du publicitaire français Jacques Séguéla

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Commentaires

David Kpelly
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It's on

Tony
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Dommage que mon pays le Togo n'ait pas de première dame! Peut être que mon Prési a fait voeux de célibat avec... enfants!

David Kpelly
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Salut cher Tony
En fait notre Faurissime est trop jeune pour avoir une première dame. Il préfère encore des crachoirs. Nickel.
Amitiés

Francoperen
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Intéressant, David, tu es plutôt direct! Après ce genre de billet, faut faire attention de pas trainer tard dans les rues de Bamako hein!
Amitiés!

David Kpelly
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Merci mon cher Emako! pour ma sécurité, t'inquiète, ma folie est de notoriété publique, c'est seul un fou qui peut désormais m'en vouloir pour mes saloperies. Dommage, y a trop de fous ici. On peut même plus rire hein?
Amitiés

serge
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Ce qui est important pour les Africains, ce le bien être social,et mon de chercher à les faire connaitre la première où la deuxième Femme.Les Katangais soufrent beaucoup . Mr Blaise est parmi les gens qui envoient souvent des Militaires au Katanga en cas de révoltes.Partager ma passion de le chemin de l’esperance en visitant mon blog.

David Kpelly
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Cher Serge, ce n'est pas un crime que d'admirer et d'apprécier la beauté de ces femmes de dictateurs. Il faut de temps en temps voir ce que le quotidien ne nous permet pas de voir.
Amitiés

yves
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pour plus de détails sur la vie des premières dames africaines, c'est sur https://abidjaneur.cu.cc/category/1eres-dames/