Ma fille-dictionnaire plus l’addition

5 juin 2012

Ma fille-dictionnaire plus l’addition

 

Portrait d’une jeune fille malienne

Suite à mes articles Capitaine Sanogo, le septième amant et L’Ivoirienne s’agenouille pour sucer, respectivement consacrés aux Sénégalaises et aux Ivoiriennes, deux ou trois Maliennes jalouses m’ont écrit sur Facebook pour m’exprimer leur colère. Eh bien, Dave, notre Dévé à nous, comment peux-tu être aussi sadique avec nous, hein, nous t’avons accueilli ici les bras et d’autres parties de nos corps ouverts, quand en 2008 tu fuyais ton petit pays de merde-là où la dictature voulait te dézinguer, voilà que t’es là à écrire des articles sur les autres filles et pas nous, eh bien, dis, elles ont quoi plus que nous, ces Sénégalaises noires-charbon et ces Ivoiriennes vantardes-là hein, tu dis que les Sénégalaises sont belles et les Ivoiriennes généreuses et niqueuses, eh bien, qui t’a dit que les Ivoiriennes savent mieux niquer que nous, hein, c’est pas parce que tu nous vois faire semblant que tu vas dire que les Ivoiriennes niquent mieux que nous, pour nous-là c’est à cause de la religion que nous jouons les hypocrites, sinon si c’est la nique-là, Dave, va te coucher pour dormir, faut pas faire, plus niqueuse que Malienne tu crèves, le danger c’est que tu risques même d’écrire sur les Guinéennes avant nous, et là ce sera la mort, parce que ces Guinéennes-là et nous, y a pas photo, si ce n’est qu’elles sont plus spécialisées dans la création de scandales dans des hôtels de luxe, t’es là tout le temps à nous critiquer que nous sommes des limes, que nous demandons trop de l’argent aux hommes, eh bien, on va faire comment si nos hommes sont moches, ne savent pas draguer comme les Ivoiriens et les Togolais, et pire sont des polygames, hein, tu épouses un Malien, il t’use en te faisant des enfants rachitiques, t’envoie à la retraite et épouse une autre fille, au nom de la religion, nous gagnons donc quoi durant nos années de retraite si ce n’est ce que nous leur avions soutiré quand nous étions à la page, hein, bah, écoute, Dave, si tu veux pas que nous envoyions des hommes du capi Sanogo te loger deux explosifs dans ta gueule de petit tombeur, eh bien, fais un article sur nous, nous sommes après tout tes secondes chouchoutes après ces Togolaises courtes et laides-là, hein !

J’ai, du coup, senti une forte empathie vis-à-vis de ces pauvres filles jalouses. Je les ai comprises. Voici quatre ans qu’elles partagent mon quotidien. Etudiantes, fiancées, presque-fiancées, copines, ramassées-dans-les-boîtes, voisines, amies, bonnes… les Maliennes m’ont  tout donné. Et j’ai décidé de leur consacrer un article, un souvenir lointain surgi à la suite d’un film que j’ai hier suivi, The Sleeping dictionary, où il était question de filles asiatiques, des filles-dictionnaires, que des fonctionnaires coloniaux britanniques utilisaient pour apprendre la langue des indigènes, mais aussi pour se réchauffer durant les nuits de grande fraîcheur.

Disons que j’ai aussi eu une fille-dictionnaire quand je suis arrivé au Mali en 2008. J’avais 24 ans. Le propriétaire et toute la maison ne m’avaient pas caché leur étonnement quand je leur fis savoir que j’étais célibataire. Célibataire à 24 ans, haram ! Un de mes colocataires, un enseignant peul, eu la magnanimité de mettre à ma disposition sa jeune fille de seize ans, Leïna, pour m’apprendre le bambara, dialecte dominant au Mali. Chaque nuit, Leïna m’amenait un grand plat de riz préparé par ses parents et restait avec moi jusqu’à une heure tardive de la nuit pour m’apprendre le bambara. La saison des pluies arriva et les nuits devinrent si froides, trop froides pour le jeune célibataire solitaire et étranger que j’étais. Leïna me réchauffa une nuit.

Ce que j’aime des Maliennes, c’est cette anecdote qui circule sur elles, stipulant qu’au nom d’un principe religieux que j’ai toujours du mal à comprendre, elles ne se refusent jamais à leurs maris. Femme, tu ne t’opposeras pas aux désirs de ton mari. Donc, selon cette logique, tu as une Malienne et tu peux tirer ton coup trois cents soixante-cinq fois par an, trente fois par mois, sept fois par semaine, vingt-quatre heures par jour si tu veux. Elle n’a pas le droit de te refuser. J’aime cette soumission des Maliennes. Je leur consacrerai très bientôt un livre, sans doute celui par lequel je deviendrai tellement riche au point de me payer une suite à l’hôtel Sofitel de New York et exiger une Guinéenne comme femme de chambre, un livre que j’intitulerai, avec la simplicité de tous les titres de mes futurs best-sellers, en faisant un clin d’œil à mes supers mentors Alain Mabanckou, Et Dieu seul sait comment la Malienne dort, ou Florent Couao-Zotti, Notre Malienne de chaque nuit. Si je trépasse sans avoir pu épouser une Malienne, qu’on me momifie et m’expose au Musée dela Femme du Mali.

Leïna me réchauffa, donc, cette nuit. Et se présenta la nuit suivante avec son bol de riz habituel et un bout de papier. Mon père t’envoie les choses à payer pour marier une femme selon nos coutumes, il est au courant de notre relation. Des vertiges ! Quelle relation, hein. Elle parut étonnée. Mais la relation de toi et de moi, ou bien. Juste par curiosité, je jetai un coup d’œil sur le bout de papier en souriant, amer. Des bœufs, des pagnes, des.. des… des… à acheter, pour payer la dot d’une seule femme, d’une femme-même-pas-femme, une fille de seize ans ! Va te renseigner sur nous, ma vieille. Venir du Togo où les parents supplient leur beau-fils ayant confisqué leur fille depuis plus de dix ans, lui fabriquant des enfants à loisir, de venir juste leur donner une bouteille de liqueur et une bouteille d’eau pour symboliser la dot de leur fille, où des couples ses sont formés pour des générations sans avoir pensé à cette histoire de dot, où ma femme signifie celle qui habite avec moi et me fait à manger à moi et à mes gosses et non celle que j’ai épousée, où déjà quand une fille commence à fréquenter un gars les parents lui sortent ses valises, ses bafanas et kpononkpètès, pour aller habiter avec lui gratos, où Etienne, ce conducteur de zémidjan originaire de Vogan avait même proposé à ses beaux-parents de lui prêter de l’argent pour payer la dot de leur propre fille…

… venir de ce pays où on ignore la dot, où le premier citoyen, le président de la République, à plus de quarante ans, fornique toujours et n’a jamais payé de dot, même en rêve, venir du Togo et payer toute cette fortune juste pour avoir tiré un coup avec une fillette de seize ans ! Euh, écoute Leïna, je sais pas ce que tu appelles notre relation mais sache que même si je dois t’épouser, il va falloir que je te connaisse un peu plus parce que… Elle tira la bouche en signe de mécontentement, Me connaître comment, hein, tu me connais déjà, ou bien. Je m’obstinai à la raisonner. Ecoute, si je ne te connais pas assez et que tu ne me connais pas assez, après le mariage, on risque de ne pas se comprendre et… Elle coupa, Et qu’est-ce qui nous empêchera de divorcer, hein, tu ne vois pas tous ces gens qui divorcent ici chaque jour, hein, ici le divorce est plus facile que le mariage, tu pourras me divorcer si je ne te conviens pas. Je pouffai de rire et décidai de couper court, Je n’ai d’ailleurs pas d’argent, le montant de toutes ces choses est trop élevé. Contre-attaque, Mais tu travailles, ou bien, tu n’as qu’à faire un prêt à la banque pour payer, c’est ce que les fonctionnaires font ici, ils font des prêts pour payer la dot, pourquoi toi tu ne peux pas le faire, hein. Cette fille avait la chance qu’en quittant le Togo j’avais oublié mon revolver OT235-ER, une arme qui m’avait déjà servi à tuer trois fois au Togo, successivement un rat domestique dans notre cuisine, un pintadeau boiteux dans notre cour, une tortue dans notre champ. J’allais lui livrer deux ou trois balles dans cette gueule en accent circonflexe qu’elle me faisait. Faire un prêt pour payer la dot d’une fille de seize ans ! Valait mieux en faire pour acheter des cartes de recharge à offrir à Faure Gnassingbé pour envoyer des textos à son harem de copines. Ecoute, Leïna, propose à tes parents que je paierai la dot, par tranches, après notre mariage, dans trois ou quatre ans, je t’épouserai quand tu auras au moins vingt ans, pour le moment, soyons des… Elle s’abaissa, ramassa le plat de riz que je n’avais même pas encore touché, m’arracha le bout de papier, Va t’faire niquer en enfer, vieux connard ! Hein, elle avait même déjà appris ma langue de pute, mon Dieu !

 

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Commentaires

David Kpelly
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It's on!

René Nkowa
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David, continue à fourrer ton spaghetti dans toutes les sauces. Continue...

David Kpelly
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Écoute, mon fils, on t'amène une sauce, que ce soit une sauce-dictionnaire ou pas et tu fourres pas ton spa, hein! C'est une musaraigne qui m'est passé sur le deStin ou quoi hein?

Tony
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Ah! David! Tes histoires sont trop cocasses! Surement que tu n'as pas payé la dot de Ruth!

David Kpelly
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Ah, ma Ruth! Bien sûr que non! Mais j'allais le payer si elle n'était pas partie! Tu sais qu'elle m'a quitté depuis qu'elle m'a surpris avec Djénéba la bonne sénégalaise de ma voisine qui ressemble à une Togolaise ou une Béninoise, hein?

Elomvi
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Sacré écrivain! Vraiment ton blog-là! Mais une confidence, tu bois quelque chose avant d'avoir une si forte inspiration ou quoi? Parce que ça étonne vraiment, tes histoires. On se demande comment tu arrives à régler les maux de nos sociétés avec des histoires si drôles et si bien écrites.

lisefor
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Un vrai talent ! quand ma boite mail m'annonce un message de "castigat...", c'est mon premier "clic" de la journée ! et j'y repense dans le métro..ça aide à supporter les visages tristes destinés à l'abattoir ! A quand un texte sur une jeune française ou autre visage pâle ? il doit bien y en avoir en stock, non ? bonne journée...

David Kpelly
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Ah, ma chère Lisa, tu vois que toi tu fais la demande en direct sur mon blog non? Là personne ne dira que j'ai menti, quand je dirai que l'article sur mon personnage français a été réclamé. De toute façon, tu peux considérer mon article sur la jeune Française ou autre visage pâle comme une commande, je livrerai bientôt la marchandise, crois-moi. Ça vient très bientôt, wait and see!
Amitiés et tout un plaisir de te sentir toujours fidèle à mon monde si baroque!

lisefor
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ouiiiiiiiiiiiii ! j'attends avec impatience ! le monde baroque est aussi un peu le mien. Parler d'une française...à fric ! ce peut être l'occasion de parler de la France...

David Kpelly

J'aime les Françaises à fric, je leur consacrerai très bientôt un article, un article que j'intitulerai, avec la simplicité qui caractérise le titre de mes articles.... A suivre, chère Lisa

David Kpelly
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Tout un plaisir, cher Elomvi, et bienvenue dans mon monde!
Amitiés

Nany
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Hummmmm, David, donc il faut te fustiger pour parler enfin, écrire sur une nationalité particulière hein??? et bizarre, tout tourne toujours autour de deux choses :"Nana, sexe....", j'ai rien contre hein, encore que tu ne peux t'hasarder à tourner autour des hommes au risque......Bref, tout ce baratin pour dire que je kifff...Mais dit moi, tu comptes goûter à toutes les libellules de cette planète??? Le compteur est à combien déjà??? laisse-tomber, just for fun......
Bonne suite!!!

David Kpelly
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Ma nanyette, dis-moi, tu veux que je dise quoi des hommes, hein, tu sais qu'y a rien de plus chiant que les hommes qui parlent des hommes! On vous aime bien, crois-moi, vous êtes tout pour nous, et faudra qu'on s'efface pour toujours parler de vous rien que pour vous. De toute façon, ma plume à moi vous est dédiée, parce que je vous kiffe trop. Toutes, comme vous êtes! Quand au compteur, wait and see, on en parlera très bientôt, t'inquiète, si t'es à Yaoundé, on se verra bientôt, je ferai un tour, pour changer un peu d'air, chez mon pote et collègue Florian Ngimbis.

Nany
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"Ma nanyette"...humm, c't mimi <3, mais faut mettre la majuscule su "N" hein :-)
Hey Dave, tu dis que tu feras un tour à Yaoundé chez qui? Florian Ngimbis??? Ho my God.....Dit, tu me le présenteras hein? depuis le temps où je cherche à entrer en contact avec lui.....bon while waiting you, on est ensemble comme on dit chez nous....

David Kpelly
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T'inquiète, ma Nanyette - avec "N" majuscule, je te présenterai ce vieux tombeur préhistorique de Florian qui se la joue moderne! Commence déjà à préparer Yaoundé, ça va bientôt sentir pipi là-bas!

Nany

Ok, ça roule, je suis en poste et merci d'avance pour le service...mais faut pas me tromper hein?
@ très vite!

David Kpelly

T'inquiète, Nanyette, j'aime trop les filles femmes pour ne pas les tromper, euh, pour les tromper. Donc, sois en poste, on arrive!
Amitiés

Enyonam
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Et nous tes premières chouchoutes, nous aurons notre article quand? Ou bien comme nous sommes courtes et laides nous ne méritons pas d'articles? Nous les Togolaises bien sûr.

David Kpelly
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Hé, vous les courtes togolaises-là, hi hi hi, laissez-moi tranquille, quand je quittais le Togo vous m'avez laissé quitter non? Vous avez préféré rester avec Faure Gnassingbé, eh bien, restez là et laissez-moi tranquille!
Bah, vous savez que je vous adore, hein, votre article viendra bientôt, vous ^tes mes reines, c'est-a-dire les reines à moi. Et je vous honorerai bientôt.
Amitiés

Elias
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La classe! Du style! Salut l'écrivain!

Noulagnon
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Il fallait accepter et continuer de te faire rechauffer en retardant léchéance de la dot. Au moins tu aurais plus appris le bambara! A malin malin et demi.

David Kpelly
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A Malienne malienne et demi, je dirai! Donc cher frère Noulagnon, j'aurais donc mieux fait de continuer à chauffer le moteur! Conseil judicieux, j'en tiendrai compte pour de nouvelles aventures. Amitiés, et bienvenue dans mon monde!

Dicko
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David t'as pas encore goûté aux filles Bobo, Dogonnes, et aux filles tamasheqs et arabes donc tu ne peux vraiment pas parler de la femme malienne mais tu parles plutôt des Bamakoises. Allons un peu de courage tu dois continuer Kpelly mais fais gaffes aux filles tamasheqs et arabes, avant de tirer ton coup regarde si Ansar Dine ou Aqmi ne sont pas dans les parages sinon c'est 100 coups de fouets garantis ou mieux c'est la lapidation à mort. Mais te sachant partisan du Marquis de Sade t'en jouiras certainement.

sonia
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j'ai trouvé l'article intéressant, mais je t'ai trouvé un peu malhonnête, après avoir consommé le ventre et le bas-ventre, tu refuses de payer, c'est pas très honnête ça, mais ça apprendra aux filles à ne pas livrer la marchandise avant d'être payées.sinon bon courage