Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux (quatorzième partie)

L’épisode de silence, pour que vive Charlie
En 2012, à travers l’article : « L’islamophobie aux enfants de 7 à 77 ans » publié dans ce blog et dans des sites web africains, je prenais la défense du magazine Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures de Mahomet qui enflammait l’actualité, suite à la polémique autour du film « L’Innocence des musulmans », et expliquais que ce ne sont pas les caricaturistes et réalisateurs qui donnent à l’islam la très mauvaise image qu’il a aujourd’hui, mais plutôt ceux qui tuent les caricaturistes et réalisateurs tout en en se proclamant défenseurs de l’islam.
L’article avait suscité des commentaires très violents dans les sites web. Je reçus de sévères menaces dans ma messagerie Facebook et dans ma boîte mail à travers le formulaire de contact d’un de mes blogs. Certains me frappèrent du cachet « islamophobe ». J’ai même perdu quelques amis musulmans. Soit.
Le 7 janvier 2015, les tueurs au nom d’Allah et de Mahomet ont encore frappé, assassinant de très grands dessinateurs, de très grands talents de ce journal, Charlie Hebdo, devenu l’un de leurs plus redoutables ennemis à abattre. « Nous avons tué Charlie Hebdo », scandèrent-ils à la fin de la tuerie.
Aujourd’hui, pour une nouvelle fois, je soutiens Charlie Hebdo. Et m’incline devant ses dessinateurs assassinés : Charb, Cabu, Honoré, Wolinski, Tignous… et les autres victimes.
Une minute de silence, observe-t-on, selon la coutume, à la mémoire des morts. Je leur consacre, moi, un épisode de silence. Cet épisode, le quatorzième, de mon feuilleton : « Ce n’est pas par l’odeur du pet qu’on reconnaît un vieux ». Et je prends l’engagement que quel que soit l’éditeur qui, plus tard, publiera ce feuilleton, j’y imposerai un chapitre de silence, ou une page de silence, ou un paragraphe de silence, où mes personnages cèderont la place aux dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré et les autres victimes de l’attaque du 7 janvier 2015.
Pour que demain, après demain, toujours, Charlie Hebdo vive, vive, vive, et continue à dessiner, à provoquer, à faire rire, sur tout, avec tout, n’en déplaise aux dieux, aux prophètes et à leurs tueurs. Parce que rien, rien, même les colères d’un dieu pris en otage par des adeptes floués et fous, alors rien ne peut arrêter d’un seul pas l’une des plus belles, des plus grandes marches de l’humanité : la marche vers la liberté d’expression. Vers la liberté.
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