David Kpelly

Du Viagra pour monsieur le commissaire !

Presque trente minutes déjà à attendre dans ce sinistre commissariat, devant ce monstrueux commissaire m’ayant presque oublié, occupé à téléphoner à des interlocuteurs qu’il passe tout son temps à menacer. Ah, que je n’aime pas les policiers, surtout quand ils menacent !

Êtes-vous ivoirien ? me demanda-t-il en tirant une bouffée de cigarette, pour rappeler au cancer de poumon qu’il devait se hâter de le tuer.

Je lui fis savoir que j’étais togolais.

– Ah, le Togo ! J’y ai fait deux ans, dans la capitale, à Cotonou, j’y connais beaucoup de familles, êtes-vous originaire de Cotonou ?

Tellement pressé de quitter ! Mais jamais laisser massacrer mon amour de bled, y en a marre de voir toujours mon p’tit Togo se faire fondre dans le Bénin dans ce pays !

– Monsieur, Cotonou, c’est la capitale du Bénin, un pays limitrophe du Togo. Le Togo c’est…

– Ben, c’est les mêmes choses, le Togo et le Bénin ! Sur le plan politique, économique, social… Ou bien ? Tous les dossiers togolais et béninois que j’ai ici se ressemblent, c’est des histoires de culs et de fesses, des histoires de petits frères arrivés du Togo ou du Bénin qui arrachent les femmes de leur grand frère, des histoires d’envoûtement pour des femmes, des histoires de femmes frappées et blessées pour cause d’adultère… La plus récente est celle d’un jeune Togolais ou Béninois qui a arraché la femme d’un marabout qui a juré sur le Coran de le tuer rien qu’avec des sourates… Revenons donc à nos moutons, mon cher, pourquoi n’as-tu pas de vignette pour ta moto ? Ne me dis quand même pas que tu l’as chapardée, cette moto ! Bon, t’as pas la tête d’un voleur. La vignette c’est juste six mille balles, pourquoi tu n’en as pas, hein ? C’est les gonzesses de ce pays qui t’ont limé les poches ? Parce que tu sais bien que les minettes d’ici, ça te la lime jusqu’aux os ! Bon écoute, tu vas payer la contravention et…

Sa secrétaire, une jeune fille d’une vingtaine d’années, lui apporta un dossier. Le gros derrière de la jeune fille parfaitement moulé dans le léger tissu de son pantalon, dessinant le petit triangle de son slip, fit avaler une chaude salive à mon interlocuteur qui avait même oublié ma présence, concentré à zoomer la paire de fesses de la secrétaire qui rangeait le dossier sur une table dans le bureau.

– Euh, dis-moi, bredouilla-t-il complètement allumé, quand la secrétaire sortit du bureau, pendant qu’on y est, il paraît que chez vous là-bas, au Togo ou au Bénin, vous fabriquez des produits traditionnels pour mettre les hommes en forme, vous voyez ce que je veux dire, non ? J’en ai besoin pour un ami. Vous m’en promettez ?

J’eus pitié de moi-même. Plus de cent étudiants qui m’attendaient pour une conférence sur le lancement de nouveaux produits, et ce vert-galant qui ne démarrait plus me demandait du Viagra pour charger sa batterie et pomper son allumeuse de secrétaire ! Tous les moyens sont bons pour se débarrasser du képi qui ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, mais qui peut survivre par les fesses de sa secrétaire. Jouer donc au jeu.

– Ah, oui, monsieur, j’ai un frère béninois, bon togolais qui en fabrique. Il traite toutes sortes de faiblesses et…

– Je ne vous parle pas de faiblesse mais de baisse de rendement, vous comprenez, hein, je…

– Oui, bien sûr, monsieur, il en fabrique, j’ai son numéro et on pourrait même l’appeler si vous voulez, mais…

– Si tu le connais c’est déjà bon, je te charge de me le contacter dès aujourd’hui. Toi et moi on est devenus des potes comme ça. Fais-moi signe dès que tu l’auras contacté. Si tu arrives à me le trouver, tu gagnes ma confiance. N’oublie pas que tu auras besoin de moi, on a toujours besoin d’un commissaire de police dans un pays. On garde donc le contact. Oublions cette histoire de vignette. Tu peux maintenant disposer pour ta conférence. Ca porte sur quel thème déjà, hein, la maîtresse du président de la République, ou l’amant de la première dame ?

Il pouffa d’un rire pas même digne d’une bande de chauves-souris dans une plantation de papayes mûres.

Bien sûr que tu l’auras, ton Viagra, mon vieux commissaire, pour labourer et « relabourer » ta secrétaire so sexy. Je te le donnerai le jour où le Christ viendra, enfin, nous expédier, toi et moi, pervers que nous sommes, en enfer !


Afro découverte : Alain Mabanckou

Son nom n’est désormais plus inconnu dans le monde littéraire africain et même français. Il enchante et ses lecteurs qui se multiplient au jour le jour, et les critiques littéraires, et les journalistes. Présent sur presque tous les grands médias français, et dans de prestigieuses rencontres littéraires, il se distingue, au-delà de son incommensurable talent, par son goût pour l’élégance et la classe. Véritable glaneur de prix littéraires, il créé l’évènement à chaque nouvelle sortie et révolutionne, à sa manière, toute une littérature, toute une culture, tout un monde, toute une histoire.

Alain Mabanckou, puisqu’il faut l’appeler par son nom, est aujourd’hui l’un des meilleurs écrivains francophones d’origine africaine – s’il n’est le meilleur. Vivant et enseignant actuellement aux Etats-Unis, ce natif du Congo Brazzaville a connu la reconnaissance mondiale en 2005  avec la sortie de son roman-évènement Verre Cassé (Seuil), véritable joyau ayant défrayé la chronique surtout en France et en Afrique, après plusieurs  romans publiés et quelques prix littéraires remportés dont le Grand Prix littéraire d’Afrique noire en 1999.

Le golden boy de la littérature africaine francophone moderne amorçait ainsi une aventure riche en couleurs et en honneurs. Un an seulement après la sortie de Verre Cassé couronné par plusieurs prix littéraires dont le Prix Rfo, le Prix Ouest-France Etonnants Voyageurs, Mabanckou décroche le prestigieux prix Renaudot, dont les lauréats sont encore rarissimes dans notre littérature, avec un autre roman-évènement, Mémoires de porc-épic (Seuil, 2006). Un essai à succès, Lettre à Jimmy, dédié à l’écrivain noir américain homosexuel James Baldwin paraît chez Fayard en 2007, suivi deux ans après d’un autre roman, Black Bazar (Seuil, 2009), une histoire qui va dans la même logique que Verre Cassé, où la truculence, l’ironie, l’autodérision dont font preuve les héros enchantent le lecteur. Son dernier opus, Demain j’aurai vingt ans, un roman à résonance autobiographique, paru dans la très prestigieuse collection Blanche chez Gallimard, fait partie des romans les plus remarqués de cette rentrée littéraire 2010 et a déjà été distingué par le Prix Georges Brassens 2010 !

Ce qui plaît chez Alain Mabanckou, c’est cette distance qu’il prend, dans ses œuvres si enracinées dans son Afrique noire, vis-à-vis de l’Afrique mythique que tentent toujours de peindre certains intellectuels passés de mode. L’œuvre de Mabanckou ne cherche pas à redonner une certaine dignité soi-disant bafouée à l’Afrique, mais fustige, sur fond d’ironie, à travers les mésaventures de ses personnages, une Afrique où la mal gouvernance, la corruption, la gabegie, les farces religieuses, les pesanteurs sociales, les considérations ethnocentriques et racistes… la misère sont devenues monnaie courante. Le pays de Verre Cassé, le héros du roman éponyme, avec un président ubuesque, louche et presque loufoque en dit long.

La dignité de l’Afrique, Alain Mabanckou n’a pas besoin de la défendre dans ses livres. Elle la lui donne au jour le jour. Ce Franco-congolais de 44 ans est convaincu que la dignité de l’Afrique, ce sont ses fils qui doivent la lui donner, et essaie de le faire, chaque jour que Dieu fait, avec sa plume. Ces prix littéraires qu’il remporte un peu partout dans le monde, c’est son Afrique qui bat en lui qui les reçoit avec lui, à son plus grand bonheur.

Espérons que les jurés du Nobel pensent un jour à lui. Qu’il soit le cadet du Nigérian Wole Soyinka sur la prestigieuse liste des écrivains de l’Afrique noire à avoir remporté le Prix Nobel de littérature !


Manavi et le faux marabout

Profession, boutiquier. Il vend dans une de ces petites cabines dix fois plus sales qu’un poulailler. Il est aussi marabout. En fait, on dit qu’il l’est. Aucune preuve pour l’affirmer à part son assiduité à la mosquée du quartier et quelques femmes, très sales, comme lui-même, ses clientes, je crois bien, qui lui rendent de temps en temps visite dans sa boutique qui, dit-on, lui sert également de lieu de travail. Trente ans à peine. En jeune marabout qui se respecte et qui respecte Allah et les hommes, il n’entretient aucune relation – particulière bien sûr – avec aucune femme. Comme il n’est marié ni devant la tradition, ni devant la loi, ni devant Allah. Très chaste. Il est très respecté et aimé dans le quartier. C’est un très bon musulman, dit-on de lui. On raconte même que beaucoup avaient déjà à plusieurs reprises suggéré de cotiser pour l’envoyer en pèlerinage à La Mecque, pour lui conférer le respectable titre d’El Hadj.

Il ne m’aime pas. Trop de filles me rendent visite, me reproche-t-il. Je suis un mauvais exemple, un très mauvais exemple pour les jeunes du quartier. Les Togolais et les Ivoiriens sont de mauvais exemples, parce qu’ils ne connaissent pas la pudeur, disent-ils. Ils sont prêts à marcher, en plein jour, dans la rue, main dans la main avec des filles qui ne sont pas leurs femmes. Il y en a même qui les embrassent sous les yeux des passants et d’Allah. C’est parce qu’ils acceptent le concubinage chez eux. Abomination ! Les jeunes Togolais et Ivoiriens sont des dangers pour les filles, leurs filles, disent-ils. Ils les détournent de la voie juste et les poussent à faire des cochonneries…

Il m’a interdit de venir faire des achats dans sa boutique depuis le jour où, voulant le payer, j’ai déposé une pièce de cinq cents francs sur son coran déposé sur le comptoir.

– Astafourlaï, avait-il crié, toi-là tu es malade ou quoi, hein, tu oses déposer ton sale argent-là sur le Livre saint ? Tu ne crains pas Dieu ? Toi-là tu es quoi même ? Vous les étrangers qui ne priez pas, ce n’est pas la peine.

J’eus un petit sourire, devant l’incongruité de la remarque, moi qui généralement utilise ma bible comme banque, y rangeant mes billets de banque. Quoi de plus honorable que de ranger des billets de banque, ces billets que le Père même nous a fait gagner à la sueur de nos fronts – ou de nos autres parties du corps, ça dépend, dans Son livre ?

– Euh, je savais pas que c’était le Coran, je croyais que c’était un roman que vous étiez en train de lire, fis-je en pouffant de rire, ne pouvant pas me retenir.

– Maudit sois-tu, qu’Allah ne bénisse jamais ta descendance, me hurla-t-il en manquant me gifler, ne mets plus jamais pied devant ma boutique, impropre.

J’avais carrément éclaté de rire, en m’éloignant :

– Qu’Allah te bénisse et fasse que tes descendants deviennent aussi de sales boutiquiers et marabouts comme toi, avais-je murmuré en riant.

Je n’ai plus jamais mis pied devant sa boutique. Jusque hier nuit.

J’ai fait le trajet retour, de la ville à ma maison, plus de trois kilomètres, à pied, comme tous les taxis que je hélais déclinaient mon offre. Mon quartier est réputé dangereux après vingt-deux heures. Les petits voleurs et braqueurs y font la loi toutes les nuits, chapardant antennes paraboliques et motos aux petits riches. Pour ceux qui connaissent Bamako, c’est l’un des quartiers les plus huppés et insécurisés de la capitale malienne, non loin de l’aéroport. Même la police s’est carrément désistée devant les prouesses de ces petits vagabonds laissés pour compte qui ont trouvé le vol comme seul exutoire à leur échec.

J’arrivais, essoufflé, devant ma maison, autour de minuit, quand je la vis, rapide comme l’éclair, entrer dans la boutique qui se referma subitement sur elle. Cela avait duré deux secondes au plus. Mais j’avais reconnu la silhouette dans la pénombre. Tout le monde la reconnaîtrait, cette silhouette, même dans un noir total. Elle était la seule fille qui boitait dans le quartier, ayant échappé de justesse à une polio qui avait manqué lui broyer les deux jambes quand elle avait à peine quatre ans. C’était ce qui me fut raconté sur elle. Manavi, je l’ai surnommée. Manavi ? Eh bien, pour ceux qui comprennent l’Ewé, ma langue maternelle, Mana signifie « Que je donne ». Et Manavi, c’est un petit surnom que j’ai inventé, et que je colle aux filles très généreuses qui n’hésitent pas à donner le meilleur d’elles-mêmes, au sens propre et figuré. Une fille qui donne, au sens figuré, vous savez ce que ça signifie déjà ! Tas d’hypocrites, faites pas semblant. Donc, j’ai surnommé la boiteuse Manavi, juste parce que généreuse, elle l’est, cette fille. Presque tous les phallus du quartier peuvent le témoigner. Courts, longs, gros, petits, poilus, pas poilus, pas-si-poilus-que-ça, droits, courbés, mous, durs… n’importe quoi, tu parles mon gars, la Manavi prend. Elle est née comme ça, dit-on d’elle.

Manavi dans la boutique de mon chaste marabout-boutiquier à minuit ! Y avait un très bon coup à jouer. Et pour un provocateur taquin comme moi, je ne peux chercher meilleure occasion pour m’amuser. Je me dirigeai vers la boutique où la lumière était éteinte, et commençai à frapper, très fort. Pas de réponse après cinq minutes. C’était très mal me connaître. Je redoublai d’efforts, cognant furieusement contre la porte. Un grognement me parvint, me demandant qui j’étais. Je fis des efforts pour rendre ma voix plus grave.

– Je vous cherche, marabout, c’est urgent, ma fille meurt et…

– Je ne reçois pas à cette heure, reviens demain.

– Mais elle risque de mourir, marabout, c’est moi ton cousin, ta nièce Aicha va mourir si tu n’interviens pas et…

– Tu risques de passer toute ta nuit là, parce que je sais que tu es un voleur qui cherche à me braquer, je ne vais pas ouvrir. Que ta fille crève, et qu’Allah ne la reçoive pas.

Il n’allait pas ouvrir. Mais je devais l’avoir. Absolument ! Mon premier cours du jour commence à midi. Je peux donc passer une nuit blanche et récupérer entre six et onze heures. Je m’assis donc sur une pierre à quelques pas de la boutique, jouant avec mon téléphone portable. Tout était silence. Mais je n’avais pas peur. Quand il faut provoquer, je suis prêt à tout… Plus d’une heure plus tard, la porte s’ouvrit. Légèrement. Et la boiteuse généreuse se coula dans l’obscurité pour disparaître derrière une concession. Le marabout-boutiquier vint devant sa boutique mais ne me remarqua pas dans la pénombre. Je toussai pour attirer son attention.

– Mais, qui est là, hurla-t-il en faisant un pas en arrière.

– Marabout, c’est moi le Togolais qui habite à l’étage, moi à qui vous avez défendu de venir dans votre boutique.

Il poussa un long soupir. De soulagement ou de rage ? Je ne sais pas.

– Toi-là tu fais quoi là-bas à cette heure ? Tu es un voleur ou quoi ? C’est toi qui frappais à ma porte ?

– Moi ? Non, fis-je en me retenant, je ne suis pas un voleur, je n’ai pas non plus frappé à votre porte, je suis là juste pour des enquêtes.

– Quelle genre d’enquête fais-tu à cette heure de la nuit ?

– Je mène des enquêtes sur les faux marabouts célibataires qui forniquent avec les petites filles du quartier la nuit, lançai-je en riant, me dirigeant rapidement vers ma maison, avant qu’il ne m’hypnotise avec une formule magique.


Afro découverte : Mahamat Saleh Haroun, un homme qui enchante

C’est connu de tous, le septième art africain francophone est encore loin, très loin d’être accompli. Contrairement à la musique, à la littérature et au sport où des représentants de l’Afrique noire francophone arrivent peu ou prou à s’imposer sur la scène internationale, notre cinéma végète encore dans les ténèbres et ses rares réalisations peinent à s’imposer dans les salles européennes – même celles françaises !

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce retard dans l’essor de notre cinéma, mais les plus notoires sont le manque d’écoles de formation dans ce domaine, les pesanteurs culturelles propres à l’Afrique noire qui ne voient pas dans le cinéma – comme naguère dans le football, la musique et la danse – une profession qui puisse nourrir son homme, mais aussi – et surtout – le manque de moyens. Nos rares réalisateurs se sont toujours plaints de l’absence de producteurs, et surtout du soutien des Etats. Le résultat est palpable, et il faut le reconnaître, c’est la qualité dégueulasse des films africains – généralement des courts métrages, des sketchs ou des documentaires – qui n’arrivent pas à sortir des studios de nos chaînes nationales qui n’émettent que dans l’espace réduit de nos pays.

Cependant, dans cette désolante nébuleuse, émerge, comme toujours, un symbole, qui porte sur ses épaules, comme Atlas, tout l’espoir du cinéma du monde noir francophone, le Tchadien Mahamat Saleh Haroun.

Les cinéphiles africains n’ont pas encore oublié la date du 23 mai 2010 où le film, Un Homme qui crie – le titre est inspiré d’un vers du poète Aimé Césaire – de ce Tchadien né en 1961 et qui vit en France depuis 1982, a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes 2010. Déjà primé à plusieurs reprises pour ses films précédents comme Letter from New York City, Abouna et Daratt au Festival du cinéma africain de Milan et au Fespaco, le réalisateur tchadien, à travers cette récompense à Cannes, a eu la grande consécration après plus d’une quinzaine d’années de travail acharné et d’espoir – son premier court métrage, Maral Tanié a été réalisé en 1994.

Un homme qui crie a fait de Mahamat Saleh Haroun un homme qui enchante, qui enchante tout un continent qui cherche, qui cherche dans les constellations ses fils, les vrais.


Calixthe Beyala joue à la mauvaise perdante !

Calixthe Beyala joue à la mauvaise perdante !

Calixthe Beyala

Dans un article intitulé, La femme qui nous offrira la Francophonie, (https://davidkpelly.over-blog.com/article-la-femme-qui-nous-offrira-la-francophonie-56676566.html) nous avions soutenu la candidature de l’écrivaine d’origine camerounaise au poste de Secrétaire général de la Francophonie. Calixthe Beyala, avions-nous affirmé, malgré son manque d’expérience dans le domaine politique, avec sa fougue, son audace et sa vivacité, pourrait, au cas où elle serait élue, redonner vie à cette Francophonie moribonde qui est loin aujourd’hui d’être une plate-forme pour le monde francophone.

Malheureusement, les choses ne semblent pas bien se dessiner pour l’auteur de L’Homme qui m’offrait le ciel, la France, son pays, soutenant Abdou Diouf, ancien chef d’Etat sénégalais et actuel Secrétaire général de la Francophonie, poste qu’il occupe depuis huit ans. Calixthe Beyala, pour tout dire clairement, n’a pas plus de chance devant Abdou Diouf que Ségolène Royal devant Sarkozy en 2007 en France ou Gilchrist Olympio devant Gnassingbé Père et Fils confondus depuis 1993 au Togo !

De quoi provoquer une crise de palu à la lionne indomptable mais qui n’est plus loin d’être domptée par un autre lion, celui de la Térenga ! Calixthe Beyala, pour protester contre son futur échec qui se voit maintenant comme le bangala entre les cuisses d’un Nègre, décide de se comporter comme les nuisibles et vils opposants africains, diffamer son adversaire ! Calixthe Beyala, sur Rfi ce 19 Octobre 2010, accuse Abdou Diouf d’être impliqué dans le dossier de la Casamance, même si nulle part les rapports ne montrent le nom de l’ancien chef d’Etat sénégalais ! Pour elle, un homme traînant, fût-ce de manière passive, un dossier aussi épineux sur la conscience ne peut pas être Secrétaire général de la Francophonie pendant douze ans !

Et là, Calixthe Beyala joue mal, très mal. Critiquer Abdou Diouf comme Secrétaire général de la Francophonie sans se baser sur son bilan à la tête de cette institution, mais son passé de chef d’Etat, c’est juste de la nègrerie, du pur désordre comme seuls les Nègres savent le faire.

Calixthe Beyala peut, en bonne intellectuelle civilisée, déjà ingurgiter sa future défaite, s’associer avec Abdou Diouf – qui n’a pas démérité – pour remuer, selon ses termes, la Francophonie. Si elle a été capable de changer, comme elle l’a affirmé, les choses en France en faisant intégrer des Noirs – comme Rama Yade – dans la vie politique française, sans avoir été ni ministre ni diplomate, elle peut aussi, sans être Secrétaire générale de la Francophonie, changer cette institution qui selon elle – et elle a raison – manque aujourd’hui de visibilité comparativement au Commonwealth des anglophones. Tout bla-bla pour justifier ses prochaines piètres performances de candidate malheureuse relèverait du superflu. Si, comme elle l’affirme, un monsieur qui est impliqué dans un dossier comme celui de la Casamance ne peut pas être Secrétaire général de la Francophonie, quid d’une écrivaine criée de gauche à droite comme la plus grande plagiaire de tous les temps !


Afro hebdo : revue de presse du 10 au 16 octobre 2010

 

Afro hebdo : revue de presse du 10 au 16 octobre 2010

 Togo : Jean-Pierre Fabre crée son parti politique

Jean-Pierre Fabre

La crise interne qui secouait le principal parti d’opposition togolaise, l’Union des Forces de Changement, Ufc, mettant aux prises Gilchrist Olympio et son ancien Secrétaire général Jean-Pierre Fabre qui se sont pendant des mois discuté le leadership du parti après leurs congrès séparés a signé son épilogue avec la création par Jean-Pierre Fabre d’un parti politique propre à lui.

L’Alliance nationale pour le Changement, ANC, tel est le nom du nouveau parti d’opposition. Si beaucoup de Togolais, à travers des articles sur la Toile et les commentaires publiés dans les sites ont approuvé cette idée, l’ayant depuis le début de la crise au sein de l’Ufc réclamée, d’autres au contraire se posent des questions sur les innovations que peut apporter ce nouveau parti, et quelle stratégie fiable pourra-t-il mettre en place et que les autres partis politiques de l’opposition togolaise n’ont appliquée. D’autres encore se posent des questions sur le statut que revêtiront désormais Jean-Pierre Fabre et les vingt députés de l’Ufc qui le suivent à l’Assemblée nationale. Finiront-ils leur mandat sous les couleurs de l’Ufc qui n’est plus leur parti, ou seront-ils désormais des députés indépendants, ou encore évolueront-ils sous l’emblème du nouveau parti ?

Une autre facette de ce nouveau parti qui a défrayé la chronique cette semaine au Togo est son nom. ANC, comme l’ANC sud africain, l’African national Congress du très charismatique Nelson Mandela ! Certains Togolais ironisent sur cette ressemblance, alors que d’autres y voient un signe d’espoir.

En attendant que l’ANC du Togo ne suive les pas de celui sud africain et Jean-Pierre Fabre ceux de Nelson Mandela, les Togolais attendent la validation de la création de ce parti, suite au dépôt des textes fondamentaux au ministère de l’Administration Territoriale, conformément à la Constitution togolaise.

Sources: Togocity (www.togocity.com), Icilome (www.icilome.com)

Côte d’Ivoire: Début de la campagne électorale

La campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire a débuté le 15 octobre dernier. Des douze candidats en lice pour le fauteuil présidentiel, trois partent favoris : Laurent Gbagbo, le président sortant, Allassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié. Contrairement aux deux premiers candidats qui ont déjà fait leur première sortie respectivement à Man et à Abidjan, Henri Konan Bédié fera sa première sortie le mardi 19 octobre 2010.

L’enjeu de cette présidentielle est de taille car sa réussite sortira, peut-être, la Côte d’Ivoire, plate-forme incontournable dans la sous-région ouest africaine, de presque une décennie de chaos.

Source : Afrik.com (www.afrik.com)

Guinée Conakry : Foumba Kourouma prend le contrôle de la CENI

La présidente par intérim de la CENI, Hadja Aminata Mame Camara s’incline au profit du rapporteur de la CENI El hadj Foumba Kourouma qui prend la tête de cette institution chargée de s’occuper du second tour de l’élection présidentielle en Guinée Conakry. La cérémonie de passation de service s’est déroulée le jeudi 14 octobre 2010 dans les locaux de la Commission électorale nationale indépendante sise à Camayenne dans la Commune de Dixinn et a été présidée par le commissaire de la CENI, El hadj Amadou Oury Diallo, devant une dizaine de membres de l’institution qui avaient signé une pétition pour exiger la nomination d’une personnalité consensuelle à la tête de l’institution vue la contestation liée à la l’élection de Louncény Camara comme président.

Source : Koaci.com (www.koaci.com )

Burkina Faso : Thomas Sankara encore célébré par la jeunesse africaine

15 Octobre 1987-15 Octobre 2010. Vingt-trois ans maintenant que Thomas Sankara, affectueusement appelé le Che burkinabais a été assassiné. Comme chaque année depuis ce lâche assassinat qui a privé l’Afrique de l’un de ses plus dignes fils, la jeunesse africaine, qui s’est toujours identifié à ce héros, symbole d’intégrité et de dignité, lui a une fois de plus rendu hommage à travers plusieurs pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo, l’Espagne, l’Italie, la France, l’Allemagne, le Canada, la Suisse, le Sénégal…

Les mots de Thomas Sankara, comme une graine semée, continuent de fleurir, de mûrir dans le cœur de cette jeunesse africaine aujourd’hui à la recherche de repères. Thomas Sankara, c’était l’emblème d’une Afrique humble mais fière d’elle, humiliée mais digne, pauvre mais noble… Une Afrique diamétralement opposée à celle que nous font aujourd’hui ingurgiter les vieux caïmans de la mare abrutis par la françafrique comme Blaise Compaoré, Abdoulaye Wade, Paul Biya… et les petits morveux héritiers fils à papa en quête d’un nom comme Faure Gnassingbé, Karim Wade, Ali Bongo.

Source : Afrik.com (www.afrik.com)


Afro découverte : Une pharmacie naturelle made in Togo !

 

Afro découverte : Une pharmacie naturelle made in Togo !

La guérison par les plantes et les substances naturelles a toujours été une facette importante de la science africaine, généralement transmise par les vieux – les vieux utiles et cultivés bien sûr, parce qu’il y en a aussi de très inutiles et idiots qu’on leur aurait préféré un âne, n’en déplaise à qui veut.

Cette forme de guérison intéresse particulièrement les Africains, même si l’on remarque aujourd’hui qu’elle décline au jour le jour devant les prouesses de la médecine moderne, dans la mesure où l’on se méfie généralement en Afrique des effets secondaires, souvent très néfastes, des produits de la pharmacie chimique ou moderne. Beaucoup d’Africains soutiennent aujourd’hui, à tort ou à raison, que la prolifération de certaines maladies comme le cancer, le fibrome, le diabète, la ménopause précoce, l’éjaculation précoce – ah, l’éjaculation précoce… sont des effets secondaires de la pharmacie chimique importée de l’Occident.

Un autre avantage que donne la guérison par les substances naturelles est son coût relativement très bas – des fois nul – qui colle bien au très faible pouvoir d’achat des Africains. Dans des pays où l’on mange à peine une fois par jour – et allez voir le type de repas, il est difficile, voire impossible de se diriger, en cas de maladie, vers une pharmacie moderne.

Biaku Kodzomesa Like

Conscient de l’importance de la réinsertion de la guérison par les substances naturelles dans les habitudes des Africains aujourd’hui, un jeune ingénieur en génie civil de nationalité togolaise, Biaku Kodzomesa Like (photo), 32 ans, s’étant servi de plusieurs encyclopédies et surtout de recherches approfondies auprès des vieillards-pharmacie du Togo, du Mali et du Burkina Faso, a mis au point une encyclopédie en ligne, Pharmacie naturelle, de recettes naturelles simples et faciles à composer pour guérir plusieurs maladies fréquentes de nos jours en Afrique comme le paludisme, le diabète, le cancer, la fièvre jaune, la tuberculose… et aussi des recettes et conseils pratiques pour se maintenir en bonne santé et garder une belle forme – un clin d’œil à nos gonzesses qui rêvent toutes belle forme. Les utilisateurs, qui peuvent gratuitement s’inscrire en ligne, y trouveront plusieurs recettes, même pour des maladies un peu rares, et avoir des informations détaillées sur les symptômes de certaines maladies quasi-inconnues.

Avec déjà plus de sept cents utilisateurs, cette encyclopédie a franchi la cible africaine qui était au départ visée, et est aujourd’hui sollicitée par plusieurs internautes du monde occidental.

Avis donc à tous les collaborateurs et partenaires qui voudront bien aider Biaku Kodzomesa dans ses recherches, dans le but d’enrichir son encyclopédie et en faire une référence incontournable dans la guérison par des substances naturelles.

Consulter et s’inscrire dans la pharmacie naturelle en ligne : www.pharmacie-naturel.com/


Votre carte, monsieur, c’est la patrouille !

 Votre carte, monsieur, c’est la patrouille !

Dans certaines capitales africaines, le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme est d’être arrêté la nuit par des flics. Les patrouilles, qui ont pour seul objectif le maintien de la sécurité dans les villes durant une heure avancée de la nuit, sont désormais devenues pour nos policiers un moyen par excellence, un exutoire pour déverser sur de pauvres citoyens imprudents leur trop grande frustration due généralement à des salaires médiocres, des traitements humiliants, des railleries de partout, et même à la marginalisation.

Tout le monde connaît la formule au Togo, « Si tu veux avoir un avant-goût de l’enfer, fais-toi arrêter la nuit par les patrouillards ».

Les policiers des nuits africaines sont prêts à tout pour martyriser tous ceux qui ne leur glissent pas des braises. Eh oui, les braises, voilà tout le nœud du problème. Elles remplacent les cartes nationales d’identité. Etre en infraction devant la patrouille des nuits africaines, ce n’est pas sortir sans carte d’identité mais sans billets de banque, les vraies cartes d’identité, comme on les appelle à Lomé. On peut circuler sans carte d’identité dans tous les coins et recoins des villes africaines, porter en bandoulière toutes les armes les plus sophistiquées qu’a pu produire la technologie, sans être le moins du monde inquiété par la patrouille une fois qu’on a des billets de banque pour se justifier.

Les noctambules connaissent la scène par cœur. Une torche braquée sur vous, vous stipulant de vous arrêter, des hommes en noir – noircis jusqu’à la cervelle par leur uniforme et leur misère notoire – qui vous entourent, vous demandant de présenter votre carte nationale d’identité. Malheur à vous, crime de lèse-flic quand vous osez sortir une vulgaire carte qui vous a été délivrée par un vulgaire commissaire de police dans un vulgaire commissariat de police relatant toutes vos coordonnées ! Les patrouillards s’en moquent comme de l’an quarante. Le bidasse ne vit pas d’amour et de carte d’identité, vous devez noter cette formule et la garder par cœur, messieurs et dames. Votre carte nationale d’identité, c’est-à-dire celle qui vous a été délivrée par le commissariat, est le dernier document que vous devez présenter quand les patrouillards réclament votre carte d’identité. Au cas contraire, c’est des pièces bizarres qu’on vous demandera de présenter : votre certificat de résidence, votre casier judiciaire, votre carte d’électeur… pourquoi pas votre acte de décès ! Sortez tranquillement un billet de mille francs ou de deux mille francs – parce qu’avec les nouveaux formats de l’Uemoa il n’y a plus de billet de cinq cents francs alors que le bidasse de nuit, ça ne prend pas de pièce – et dites doucement en le glissant dans une main qui vous caresse presque la cuisse « Excusez-moi, monsieur, mais c’est juste pour faire un tour, j’ai oublié ma carte à la maison. » En fait, tout cela vous le dites juste par courtoisie et par respect pour le képi parce que le billet glissé dans la main obscure qui vous caresse la cuisse vous a déjà libéré. C’est votre carte d’identité, la vraie, avec laquelle vous devez circuler la nuit.

Le cauchemar, c’est quand vous n’avez rien à glisser dans la main rugueuse et obscure qui vous caresse la cuisse. Vous êtes grondé, torturé, humilié, matraqué, vilipendé, bazardé… Que voulez-vous, espèces d’ingrats, que le bidasse bouffe quand l’Etat ne paie pas bien, hein ! Vous êtes immédiatement embarqué et emmené dans un commissariat de police où vous êtes détenu jusqu’au petit matin parmi des brigands, des pédophiles, des criminels, des détenus politiques, des drogués… On vous libère après vous avoir fait labourer une parcelle ou nettoyer toutes les toilettes du commissariat.

Pour les filles, le supplice est des fois moins pénible – bon, c’est selon. Une petite partie de jambe en l’air, des fois en debout-tiré à la va-vite, histoire de permettre au flic de tester sa virilité. C’est pas du viol, tas de diffamateurs ! Que voulez-vous donc que fasse le patrouillard quand il est contraint d’errer la nuit comme un chien galeux quand tous les maris, les vrais, sont en train de visiter à satiété les septième et huitième cieux en compagnie de leurs femmes, hein !  

Et loin, des fois même près, quand nos chers patrouillards sont en train de se livrer à ces ignobles bassesses sur d’imprudents citoyens, les brigands, oubliés, vaquent tout tranquillement à leurs sombres occupations nocturnes. Au petit matin, on remarque une banque braquée ou un citoyen lâchement assassiné. La police s’y présente, en prenant ses grands airs devant les spectateurs horrifiés. Elle fait des constats, la police, prend des photos, retourne au commissariat pour des enquêtes… futures. Mais attendant, le temps presse, il y a de petits taximen à arrêter dans les rues et à dépouiller de leur pénible pécule, avant d’aller se saouler dans les cabarets ou aller miser sur des chevaux dans des kiosques de tiercé.